Griffin III, le nouvel empereur ?
Attendu au tournant, il n’a pas mis longtemps à répondre aux énormes attentes placées en lui. A l’occasion de la 1ère journée du championnat NFL 2012-2013, dimanche, sur les terres des New Orleans Saints, Robert Griffin III s’est fendu d’une prestation particulièrement convaincante pour mener Washington vers la victoire (32-40). Une performance de choix du quarterback rookie (22 ans) qui ouvre forcément de nouvelles perspectives aux Redskins.
Un patronyme impérial. Des prédispositions naturelles pour le jeu au-dessus de la moyenne. Un parcours universitaire exemplaire ponctué d’un Trophée Heisman et d’une deuxième place lors de la dernière Draft. Un baptême du feu dans l’antre des Saints, le volcanique Superdome. Autant dire que la pression était palpable pour Robert Griffin III – à prononcer « the Third » – à l’heure d’effectuer ses débuts dans la cour des grands. Au terme d’un match négocié de main de maître, le quarterback novice est pourtant parvenu à mettre tout le monde dans sa poche en s’offrant le luxe de remporter son duel avec le futur Hall-of-Famer Drew Brees. Pas une mince performance…
L’assurance d’un vétéran
Avant le coup d’envoi de la rencontre, rares étaient ceux qui octroyaient la moindre chance de victoire aux Redskins face à la Nouvelle-Orléans. Les Saints, secoués par le scandale du bountygate cet été, avaient en effet à cœur d’entamer le nouvel exercice du bon pied devant leur public. Malgré cette atmosphère hostile, Griffin III entamait la partie en complétant ses huit premières tentatives de passes, la septième échouant dans les bras de Pierre Garçon pour un touchdown de 88 yards. Après avoir ajouté une deuxième passe de TD lors du second quart-temps à destination d’Aldrick Robinson, le jeune maestro orchestrait à merveille la direction du jeu en multipliant les bons choix aux moments clés – 27 yards pour Santana Moss sur une troisième-et-six, interférence forcée sur une quatrième-et-un à destination d’Aldrick Robinson dans la zone d’en-but, 22 yards pour Logan Paulsen sur une deuxième-et-treize à deux minutes du terme. Le phénomène venu de Baylor, utilisant à bon escient sa vivacité et ses qualités de vitesse – lui qui possède un record personnel à 49′56 sur 400 mètres haies -, embellissait en outre son récital de 42 yards en 10 courses.
Au final, en plus de la victoire arrachée aux dépens d’un favori au titre suprême, Griffin III postait une fiche flirtant avec la perfection avec 320 yards à 19/26 à la passe, 2 touchdowns pour aucune interception et un rating de 139.9, soit la deuxième meilleure copie pour les débuts d’un rookie dans l’histoire de la Ligue derrière Cam Newton. Bien aidé dans sa tâche par une ligne offensive ayant fourni les efforts nécessaires pour assurer sa protection, le numéro 10 des Skins a remporté avec brio la première manche de la très attendue lutte à distance l’opposant à Andrew Luck. Le numéro un du dernier repêchage a en effet, lui, connu les pires difficultés à exister lors de la rencontre mettant aux prises ses Indianapolis Colts aux Chicago Bears (23/35 pour 309 yards, 1 touchdown, 3 interceptions).
« Il est captivant »
A l’heure d’étrenner ses galons de nouveau patron de l’attaque de Washington, Robert Griffin III a ainsi déjà marqué les esprits. A l’issue de la partie, les éloges ont sans surprise fusé à l’endroit du quarterback, à commencer par ceux de son entraîneur, Mike Shanahan. « Robert a réalisé quelque chose d’incroyable en jouant de cette façon pour son premier match en NFL », s’est enthousiasmé l’ancien coach des Denver Broncos selon cbssports.com, prenant au passage soin de souligner « son assurance et l’extrême qualité de la majorité de ses passes ».
Si les Redskins ne remporteront évidemment pas leurs seize rencontres cette saison et s’il doit s’attendre à vivre des jours moins glorieux, RG3 est toutefois déjà parvenu à faire l’unanimité au sein de sa nouvelle équipe. « Il est captivant. Je suis constamment focalisé sur ce gamin, toute la semaine à l’entraînement. Vous ne pouvez rien faire à part l’admirer », a ainsi confessé le tackle Barry Cofield dans les colonnes d’ESPN. Il s’agit là d’une donnée fondamentale à prendre en considération dans l’évaluation du potentiel de la franchise de la capitale. Après des années de disette marquées par les faillites de Donovan McNabb ou Rex Grossman à la barre, Washington, triple vainqueur du Superbowl (1982, 1987, 1991), semble enfin s’être trouvé le sauveur tant attendu et tout le collectif paraît déterminé à se mettre au service de son leader. Dans une NFC East toujours aussi relevée avec la présence des New York Giants, champions en titre, des Dallas Cowboys et des Philadelphia Eagles, l’objectif des play-offs sera inévitablement compliqué à atteindre mais, en l’espace d’un match, a perdu son caractère illusoire. Une nouvelle ère s’est ouverte pour les Redskins dimanche. Tâche désormais à Robert Griffin III de continuer à se sublimer pour la rendre glorieuse.