Steve Mason propulse Columbus en playoffs
Les Columbus Blue Jackets, franchise ayant intégré la NHL suite à la dernière expansion en 2000-2001 (en compagnie du Wild de Minnesota), étaient jusqu’à cette année considérés comme le vilain petit canard de la ligue. En effet, l’équipe de l’Ohio trustait régulièrement les bas-fonds des classements et, malgré de bonnes opportunités lors des drafts successives (et des choix rarement judicieux), ne parvenait pas à décoller. Une routine de la défaite semblait s’être instaurée dans cette formation, jusqu’à cette saison, où les Blue Jackets sont parvenus à renverser la tendance, et à assurer la première participation aux séries de leur histoire, grâce à une victoire glanée le 8 avril contre Chicago. Et cette réussite revient essentiellement à un homme : le jeune gardien débutant Steve Mason, auteur de performances étourdissantes devant sa ligne, qui en l’espace de quelques mois, a insufflé un vent de fraîcheur et un esprit conquérant au sein d’une équipe à la dérive.
L’exercice 2008-2009 s’engage pourtant de la pire des façons pour Columbus, avec début novembre, la sérieuse blessure du gardien titulaire Pascal Leclaire, qui sortait d’une admirable saison. La direction du club, qui voit dès lors ses chances de rivaliser avec les meilleurs considérablement réduites, n’hésite pas à lancer dans l’arène un jeune loup du nom de tout juste vingt ans, Steve Mason. Sélectionné au troisième tour (en 69ème position) lors de la Draft 2006, il écume dans un premier temps les ligues mineures avec succès, avant de se faire remarquer lors des championnats du monde juniors de 2008. Au cours de cette compétition qu’il remporte brillamment avec le Team Canada, le natif d’Oakville dans l’Ontario est élu meilleur gardien et MVP du tournoi, présentant une fiche statistique presque parfaite (5-0, 1,19 de moyenne de buts alloués, 95,1% d’arrêts). Son éclosion est par la suite freinée par une vilaine blessure au genou qui le tient éloigné des patinoires durant six mois. A peine remis sur pied, il profite des déboires de Leclaire pour faire ses grands débuts dans la Ligue Nationale, le 4 novembre 2008, et une victoire 5-4 acquise aux dépens des Edmonton Oilers. Mason a su saisir sa chance : il enchaîne les prestations de haute volée, est élu rookie du mois de novembre, et malgré le retour au jeu de Leclaire, ne lâchera plus sa place. En décembre, il continue sa folle ascension, postant notamment trois blanchissages consécutifs durant la période de Noël, reçoit pour la seconde fois consécutive le titre de recrue du mois, et devient une authentique attraction dans le monde de la NHL.
Quatre mois plus tard, les hommes de Ken Hitchcock sont officiellement en playoffs, et le doivent largement à leur gardien, qui impressionne encore plus à chaque sortie. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 59 matchs joués pour 33 victoires, 18 défaites, et 7 revers en prolongations, 2,23 GAA, 91,8% d’arrêts, et surtout dix blanchissages, qui le placent au premier rang de la Ligue dans cette catégorie, et qui en font seulement le quatrième débutant à atteindre cette barre depuis 1950. Étonnant de maturité, capable d’arrêts décisifs aux moments clés, imposant tout en restant fluide et agile, doté d’un excellent jeu à la crosse, la confiance qu’il inspire entre les poteaux subjugue et inspire ses coéquipiers. Dès ses premières apparitions, le capitaine Rick Nash, depuis si longtemps esseulé au sein d’un groupe moribond, a bien senti que son équipe tenait là une pépite : « Ce sont ses premiers matchs dans la NHL et il joue déjà comme un vétéran avec dix ans d’expérience. Il me rappelle beaucoup Roberto Luongo. Il est en place, il ne se laisse pas sortir du jeu. Il est très solide ».
A une semaine du début de séries qui s’annoncent historiques pour Columbus, Steve Mason a d’ores et déjà réussit une saison sensationnelle. Favori logique pour le trophée Calder récompensant le meilleur rookie de l’année (même si le portier finlandais des Nashville Predators, Pekka Rinne, réalise lui aussi des prouesses devant son filet) candidat sérieux au Vézina (meilleur gardien), voire même au Art-Ross (joueur le plus utile à son équipe), il a redonné un souffle de vie aux Blue Jackets, qui peuvent désormais, avec leur cerbère surdoué, envisager un avenir serein.
Crédit photo : AP / Mark Avery
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